Débrief: Semaine 10 – Islande: L’ouest touristique et Landmannalaugar

Cet article fait partie de la série Tour d'Europe
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Jour 60 : Péninsule de Snaefellsnes

Le réveil se fait en douceur, la lumière du soleil nous caressant les joues. Le camping étant presque vide, nous nous sommes offert le luxe de ne pas fermer les volets la veille. C’est toujours mieux de se réveiller à la lueur du jour plutôt qu’au sursaut d’un bruit de moteur, ou aux cris des jeunes campeurs beaucoup trop matinaux pour Tigrou.

Nous partons vers l’ouest le long de la route 54 et commençons par un court arrêt sur les falaises de Gerðuberg, un ensemble de colonnes de basalte. Le site est sympa, mais nous ne nous attarderons pas trop.

Quelques clichés plus tard, nous voila en route pour la plage de Ytri-Tunga. Cette plage de sable roux est jalonnée de rochers. En sautant de l’un à l’autre, nous apercevons plusieurs espèces de phoques se prélassant sur le rivage. On peut s’approcher assez près et cela nous permet de bien distinguer les différences de pelage des uns et des autres.

Nous reprenons la route qui serpente au milieu des coulées de lave, recouvertes de mousse d’herbe aux différentes nuances de vert et aux reflets de velours. Dans un cadre absolument magnifique, le sable se déroule jusqu’à la mer sur notre gauche tandis que les pics montagneux traversés par la lave se dressent sur notre droite. De là nous apercevons plusieurs personnes se dirigeant vers la base de la montagne. Nous suivons alors ces personnes pour en savoir plus. Arrivés un peu plus haut, le chemin s’enfonce dans un profond canyon dans lequel nous pouvons pénétrer.

Il s’agit du canyon de Rauðfeldsgjá. D’après la légende des sagas, un certain Bárður, très contrarié par la mort de sa fille, aurait jeté les deux frères suspectés du meurtre depuis le haut d’une falaise pour l’un, et le haut du canyon pour l’autre. Pris de remords, il se serait ensuite retiré en haut de la montagne, où on pourrait parfois le voir passer la tête en haut du canyon, surveillant les personnes qui s’y aventurent.

Une fois entrés dans le canyon, nous n’avons malheureusement pas vu Bárður… Les premiers mètres se font en marchant dans le ruisseau : bonnes chaussures étanches à prévoir ! La promenade se transformant ensuite rapidement en escalade, nous devons faire demi-tour.

Nous nous dirigeons ensuite vers Arnastapi pour faire la randonnée qui mène jusqu’à Hellnar. Le départ se fait au pied d’une massive statue en pierre représentant un troll géant. Ce dernier est censé veiller sur la région. Nous voila rassurés ; nous pouvons démarrer notre marche sans nous soucier de rien! Avant de partir en direction de Hellnar, nous commençons par emprunter le chemin en direction du petit port d’Arnastapi. Celui-ci longe les hautes falaises qui bordent le littoral. Plusieurs formations rocheuses jonchent le rivage dont une assez originale nommée Gatklettur ; une immense arche circulaire façonnée par la mer, et portant sur elle les marques de l’érosion. Plusieurs « puits » créés par l’érosion et dont il est possible de faire le tour donnent une vue vertigineuse sur l’océan. Différentes espèces d’oiseaux y nichent et leur cri résonne en écho contre les parois. Une fois arrivés au pittoresque petit port d’Arnastapi, nous revenons sur nos pas et prenons la direction d’Hellnar.

La seconde partie de la randonnée se déroule au milieu d’un champ de lave. Toujours en bord de mer avec une vue sur de multiples formations rocheuses, nous marchons sur un lit de lave durcie. Celle-ci est par moment recouverte d’une voluptueuse mousse d’herbe. Au bout du champ de lave et après quelques passerelles en bois, nous arrivons au café Fjöruhúsið. Sa terrasse en bois surplombe une petite plage de sable noir parsemée de galets aux tons grisâtres. En face, de curieuses formations de basalte émergent de la mer. Nous allons profiter de cet endroit et faire une petite pause goûter pour tester les gâteaux islandais. Notre choix se portera sur un gâteau au skyr : une sorte de cheese cake couché sur une patte sablée et recouvert d’un coulis de myrtilles. Le tout est accompagné de chantilly maison à peine sucrée. Un petit régal pour nos papilles (moins pour notre porte-feuille) dont nous avons fait durer le plaisir.

Une fois la part de gâteau terminée, nous reprenons notre chemin dans le sens inverse et rejoignons Bourriquet.

La suite du plan est d’aller faire un tour dans la grotte de Vatnshellir. Malheureusement, notre guide publié en 2016 avec des information de 2015 n’est pas à jour concernant les tarifs appliqué en 2017. Nous décidons d’abandonner la visite car 60 euros pour la demi heure c’est hors budget.

Nous prenons alors la direction du cratère de Saxhóll – dont la visite est gratuite – qui se trouve sur la route faisant le tour de la péninsule. Pour cela, nous pénétrons dans le Snaefellsjoekull Nationnal Park où se dressent de multiples montagnes tantôt rouges, tantôt noires ou encore vertes. Nous pouvons même apercevoir le stratovolcan Snaefellsjoekull, entouré de restes de lave et surmontée d’une belle calotte de glace. Nous distinguons clairement les reliefs dessinés par la magma formant des nervures sur le flan de la montagne. Un paysage surréaliste comme dessiné au crayon. Décidément les éléments qui se déchaînent dans ce pays nous offrent souvent des paysages hors du commun .

Nous arrivons à Saxhóll. C’est un cratère dont le sommet s’élève à 109m au dessus du niveau de la mer. Ce dernier a fait éruption il y a quelques 4000 ans. Un escalier fait le tour du flan pour faciliter l’ascension. L’infrastructure est appréciable après toutes les galères que nous avons eu sur les terrains hostiles islandais. Cependant, la formation conique n’est pas parfaite et la nature à repris ses droit en faisant pousser des touffes d’herbe à l’intérieur des parois. Saxhóll n’arrive donc pas à détrôner la cratère Víti près de Mývatn, qui détient la palme d’or par la perfection de ses lignes.

Il se fait tard et nous voulons repartir au camping de la veille pour y passer la nuit. Seul bémol : il n’y a pas de douches… Avec la randonnée du jour, une bonne douche est obligatoire… Les rois de la débrouille ont alors une idée : s’arrêter à un autre camping pour leurs « emprunter » les douches avant de repartir vers notre destination du dodo. Bourriquet et l’équipe s’arrêtent alors dans un camping inclus dans notre carte et Zazou se faufile en tongues dans les salles de bains. L’air de rien, elle agit comme si elle était cliente du camping. Techniquement, si on se fait attraper, on peut rester car le camping est inclus dans notre camping card mais nous préférons tout de même revenir à celui de la veille qui nous rapproche de Reykjavik. De plus, on ne sait pas si on peut payer deux campings différents le même jour avec notre camping card. Tigrou ne se sent pas le courage d’aller braver les interdits, il se douchera dehors dans notre cabine de douche artisanale (dans le vent et le froid !).

Objectif du lendemain : Descendre vers Reykjavik.

Jour 61 : Entre Þingvellir et Reykiadalur

Le réveil est un peu difficile aujourd’hui, nous n’arrivons pas à quitter le camping avant midi. Une fois partis, nous nous dirigeons vers le parc national de Þingvellir (Thingvellir). Ce dernier contient plusieurs points d’intérêt. Ici se séparent les plaques tectoniques nord américaines et eurasiennes, ce qui forme la faille nommée Almannagjà. Cette faille saillante est surplombée par la cascade Oxararfoss qui se jette délicatement dans la gorge que nous traversons. Le lieu est aussi intéressant sur le plan historique ; c’est ici qu’est né le premier parlement islandais à l’époque viking (le plus vieux du monde, en 930) ainsi que l’État libre islandais et la république islandaise en 1944. La nature est ici inhabituelle. On peut même y trouver une dense forêt de bouleaux, fait exceptionnel en Islande. Malheureusement, l’organisation très stricte du site lui retire son côté sauvage, et en fait un circuit pédagogique très peuplé par les touristes et les cars de colonies de vacances. Nous marchons sur des chemins tracés en planches de bois desquels on ne peut bifurquer. On se sent ainsi un peu privés de notre liberté… il est donc temps pour nous de repartir.

Nous avions prévu de visiter plusieurs sites qui sont devenus payants maintenant. Notamment le cratère Kerid dans lequel la chanteuse Bjork a fait un concert il y a quelques années. Pour notre part, nous ne souhaitons pas payer le propriétaire de Kerid pour quelque chose que la nature a elle même créé sans intervention aucune de la main de l’homme. Nous aurions peut être contribué si une quelconque réalisation de land art avait été faite mais rien.

La problématique nous semble plus globale ; la politique touristique de l’Islande est en pleine mutation. Le nombre de touristes augmente de façon exponentielle et les Islandais comptent bien en tirer un maximum de profits. Nous voyons alors de plus en plus d’endroits gratuits – il y a à peine quelques mois – devenir payants. Plus nous descendons dans le sud, plus il y a de touristes et plus nous observons ce phénomène. Il faut donc bien choisir ses activités !

Nous nous rabattons finalement sur une visite prévue pour le lendemain qui, celle-ci, est toujours gratuite. Il s’agit du site géothermique d’Hengill dans la vallée de Reykiadalur. Une très jolie randonnée à travers solfatares, sources d’eau chaude (parfois atteignant 100°C) et marmites de boue nous mène au cœur de sublimes paysages. L’ascension est raide mais plaisante au milieu de panoramas dignes d’une carte postale. Quelques kilomètres de montée plus tard, nous atteignons une rivière chaude dans laquelle il est autorisé de se baigner. Alors en moins de 5 min voila Tigrou et Zazou en maillot de bain se lançant à la recherche d’un coin d’eau avec la bonne température. En effet, plus on se rapproche de la source, plus l’eau est chaude. Nous prenons place à côté d’un couple russe qui se prend en photo sous toutes les coutures depuis un petit moment. On s’allonge sur les petits cailloux ronds dans le fond de la rivière qui nous massent le dos. Il y a un petit courant qui de temps en temps nous amène de l’eau plus chaude provenant de la source. Le bassin n’est pas bien profond mais suffisamment pour être immergé dans l’eau en position allongée. Nous restons donc un petit moment dans cette rivière chaude, entourés de pics montagneux et avec une température extérieure environnant les 7°C. Il n’y a pas meilleure façon de faire la pause en rando. Nous sommes tellement bien ici que lorsque nous redescendons de la montagne il est déjà … 23h !

Nous n’avons pas encore choisi notre point de chute pour ce soir. Vu l’heure, nous irons au plus proche camping pouvant nous proposer une douche. Arrivés au camping de Stokkseyri, Tigrou s’en va faire son tour du propriétaire : Il y a des douches pour 200 ISK les 10 min et il y a aussi une machine à laver pour 200 ISK. Pas de sèche linge, mais un étendoir est mis à disposition. Le prix est tellement dérisoire que nos deux aventuriers préparent leur baluchon de linge salle et d’un pas décidé, se dirigent vers la lingerie. Et là : déception ! La machine est posée face contre le mur et lorsque nous la retournons, celle ci est toute éventrée. Il n’y a ni porte ni boutons, seulement le tambour en béton… L’ensemble des campeurs dorment et nous nous rabattons vers l‘option lessive à la main dans la cuisine commune… à minuit ! Notre lessive finie, nous prenons une bonne douche – qui elle, fonctionne – et hop au lit.

Objectif du lendemain : Reykjavík

Jour 62 : Reykjavík

Nous nous réveillons à la lumière du jour après une bien courte nuit. Le linge n’est pas encore sec et nous profitons de cette attente pour passer un petit coup de propre sur Bourriquet. Tout y passe : tapis, placards, tableau de bord…. Comme nous empruntons beaucoup de routes non goudronnées, la poussière s’infiltre en quantité dans la cabine. Si nous ne voulons pas faire de Bourriquet une carrière ambulante, il faut souvent prendre deux, trois heures pour tout nettoyer… Pendant ce temps, nous rencontrons un couple de Quebequois : Sébastien et Marie Catherine. Ces derniers arrivent juste sur l’île et cherchent un point d’information pour aller à Landmannalaugar. Leur recherche relance le débat entre Tigrou et Zazou à ce sujet. Ils aimeraient bien y aller aussi mais les avis qu’ils ont pu lire dessus sont mitigés… Bref, nous passons un petit moment avec nos amis Québecois à discuter du sujet et partager notre expérience de l’Islande.

Il est déjà midi et nous avons du pain sur la planche ! En effet, un couple d’amis Toulousains, Vincent et Fanny, vient passer quelques jours en Islande et nous nous sommes donné rendez-vous à Reykjavík ce soir. Nous voulons aussi profiter de notre passage à la capitale pour trouver un magasin spécialisé dans le matériel de camping-car afin de remplacer la pompe qui nous à lâché dans l’épisode des fjords du nord.

En approchant de Reykjavík le retour à la civilisation est brutal. Les enseignes de multinationales se dressent sur notre chemin et on se sent téléportés dans le monde globalisé. De Dominos Pizza à Subway, tout y est, ou presque. Il semblerait que l’enseigne Mc Donald’s ne soit pas implantée dans le pays… En effet, il fut un temps où Ronald distribuait ses « divins » nuggets aux enfants Islandais, mais entre temps il y a eu la crise. Suite à l’effondrement du cours de la couronne islandaise, le coût de l’importation des produits nécessaires à la confection des hamburgers a explosé. Comme ils ne sont pas là pour faire de l’humanitaire : pas de bénéf point de business … ils ont donc replié bagage et ce n’est pas plus mal ! Notre arrivée se fait par le nord, en passant par l’aéroport de Reykjavík (à ne pas confondre avec celui de Keflavik). Nous pouvons y voir un nombre considérable de jets privés…

Après un long jeu de piste nous menant de magasin en magasin, nous finissons par trouver un spécialiste du camping-car avec toutes les pièces détachées imaginables. Nous pouvons trouver la pompe, mais à 80€ au lieu d’une trentaine d’euros en France… Ça fait mal ! N’ayant de toutes façons pas le choix (à l’avenir on en prendra toujours une de secours…) nous passons à la caisse et repartons.

Nous arrivons au centre ville de Reykjavík vers 18 heures et trouvons une petite place au bord du lac de Tjörnin, non loin du point d’information pour touristes. Nous faisons rapidement notre (très tardive) pause déjeuner et allons à la rencontre des guides pour connaître la viabilité de notre projet d’escapade à Landmannalaugar. Plusieurs personnes nous ont déjà parlé de ce site, qui est, paraît-il, un indispensable de l’Islande. Ils ont réussi à piquer notre curiosité mais y aller ne semble pas si simple. Le site se trouve dans les hautes terres et est encerclé de F-Roads. Le mieux que l’on puisse faire c’est de se rapprocher au maximum sur les routes normales ce qui laisse deux heures de route pour atteindre Landmannalaugar. Nous avons envisagé de faire ce chemin en stop mais il semblerait que rares sont les 4×4 qui s’aventurent sur ce terrain. Plusieurs gués sont à traverser et ne sont pas accessibles aux 4×4 normaux. Il n’y aura donc pas beaucoup de passage et cela réduit les chances d’être pris en stop. Seule solution qui nous reste : le bus. Si nous prenons le bus à Leirubakki en laissant Bourriquet sur le parking, cela nous fera 80 euros/personne l’aller retour. Vu le prix, il vaut mieux y passer la nuit pour profiter un maximum…

A l’heure de l’apéro, Fanny et Vincent nous rejoignent et nous faisons une petite balade express dans le centre ville. Les quelques rues du centre de Reykjavík sont jolies mais la ville est de loin la plus peuplée et urbanisée que nous ayons vu jusqu’ici. Nous n’avons plus l’habitude de nous trouver dans des endroits aussi denses ! A moins de visiter des musées, il n’y a pas lieu de passer plus d’une demie journée ici. Fanny en profite pour récupérer le lot qu’elle a gagné au jeu de « où est Bourriquet ».

Un petit tour des bars/restaurant de la rue principale nous permet de faire un benchmark et de nous rappeler que : ici tout est exorbitant ! Nous allons tout de même nous offrir une soirée dans un bar à burgers qui, de plus, dispose d’une vingtaine de tireuses (pour le plus grand bonheur de notre Zazou). Nous passons une excellente soirée avec Fanny et Vincent, et partageons avec eux nos aventures et expériences islandaises vu que, à ce moment là, nous avons quelques deux semaines de retard sur le blog ! Cette jolie soirée s’achève et nous devons les uns et les autres rejoindre notre lit pour une bonne nuit de repos. Nous nous retrouverons le lendemain sur le site de Geysir.

Il n’y a pas de camping adhérent à la camping card à des kilomètres à la ronde. Et après une soirée arrosée, il vaut mieux ne pas prendre le volant. Ce sera notre première expérience de camping sauvage en mode furtif, juste à quelques mètres de l’office de tourisme : même pas peur ! 🙂 Notre ticket de parking est valable jusqu’à 9h07 demain, ce sera donc le dernier carra pour quitter les lieux du « crime ». On se couche en espérant que la nuit se passera bien et que nous ne nous ferons pas découvrir par les locaux, qui comme nous avions précisé dans les précédents articles, semblent détester les campeurs sauvages.

Objectif du lendemain : Geysir et les sites du sud ouest

Jour 63 : Geysir et Gullfoss

Notre nuit s’est très bien passée ; il n’y a pas eu un seul bruit à part peut être celui des canards qui se trouvent dans le lac à côté. Malgré cela, le réveil est difficile car la nuit a été courte ! Nous sommes obligés de partir de bonne heure avant la fin de validité de notre ticket de parking. Tigrou et Zazou se mettent en habit de ville et roulent jusqu’à un point de vue panoramique à une demi heure de Reykjavík ; ici nous pourrons traîner, faire un petit déjeuner et continuer de nous réveiller doucement. Nous en profitons pour trier les photos et pour écrire un peu. Nous repartons ensuite vers Geysir, où nous devons rejoindre Fanny et Vincent. A peine arrivés, le site ne nous inspire pas du tout. Les cars de touristes se déversent dans la gueule du parc et l’endroit est noir de monde. Nous finissions par trouver les deux loustiques. Ces derniers sont réveillés depuis un bon moment et en sont déjà à leur troisième visite… Nous sommes impressionnés par leur vitesse opératoire ! La rencontre fut brève, elle aussi. A peine le temps de voir exploser un énorme Geyser, et chacun reprend sa route ; leur to-do liste est bien chargée pour la journée et nous autres aimons plutôt prendre notre temps pour contempler les choses. Nous laissons donc nos voyageurs supersoniques reprendre leur liste de choses à visiter tandis que nous autres avançons à notre rythme – doucement – jusqu’à la cascade de Gullfoss.

Le ciel se couvre aux abord de Gulfoss et la pluie menace. On se met à l’abri dans Bourriquet pour faire un petit gouter avec des gâteaux ramenés d’Allemagne. Bercés par le bruit de la pluie qui s’abat sur le pare brise, nous restons un moment à refaire le monde avec nos tasses de thé chaud. On en profite pour mettre à jour notre itinéraire et faire le point sur le dossier Landmannalaugar. Après moultes tergiversations, nos deux aventuriers se décident à prendre leurs billets de bus au départ de Leirubakki avec la compagnie Trex Travel (10 euros moins chère que son concurrent). Partir demain ne serait pas très sérieux ; nous partons pour deux jours de randonnée et cela se prépare un minimum ! Le départ se fera donc pour après demain.

La pluie s’étant un peu calmée, nous allons tout de même faire un tour avec la foule pour voir la cascade. Sa forme est intéressante car elle est scindée en deux étages, un premier très large suivi d’un second plus profond qui tombe dans un canyon. Le spectacle est intéressant mais la pluie et le monde nous poussent à repartir et nous partons chercher un camping pour la nuit.

Ce sera le camping de Brautarholt. Le hasard fait qu’on se gare juste à coté de restes de charbon, cela semble être un barbecue sauvage. C’est un signe ! Nous avons un bon morceau d’agneau que nous voulions faire griller en compagnie des voyageurs interstellaires. N’ayant pas eu le temps de nous synchroniser, il est toujours là. Et puis nous partons pour deux jours alors il faut le manger ! Nous installons donc la table, le barbecue, et ouvrons une bonne bouteille de vin rouge pour arroser tout ça. On aimerait bien en garder un verre pour le fromage malheureusement, aucun des pays que nous avons traversé ne semble faire du bon fromage. On peut trouver du fromage importé mais à des prix astronomiques… surtout en Islande.

Objectif de demain : Préparer notre rando et se reposer

Jour 64 : Préparatifs

Aujourd’hui, nous prenons le temps de ne rien faire, … ou presque ! A part préparer notre rando du lendemain, Zazou et Tigrou doivent se reposer pour être en forme et affronter le Landmannalaugar.

Nous allons au Bonus le plus proche (à 20 min de voiture) acheter de quoi faire des sandwichs. Pour tester les spécialités locales, Zazou jette son dévolu sur des tranches de jambon d’agneau fumé (Hangikjöt). Tout est bon dans l’agneau, alors ça ne peut pas être mauvais ! Tigrou quand à lui choisit un Vínarbrauðslengja. Il s’agit d’une énorme viennoiserie qui doit bien faire cinquante centimètres à base de patte feuilletée fourrée de patte d’amande et de crème pâtissière … le tout arrosée de chocolat ! Bref un truc qui à l’air d’être très fin en bouche !

Nous filons ensuite au camping de Leirubakki, d’où partira le bus. A peine arrivés, nous voila dans un énième hot pot où nous passons un agréable moment en sirotant des bières fraiches. Une bonne détente avant la grande vadrouille prévue pour les deux prochains jours.

Objectif du lendemain : ne pas se louper le bus !

Jour 65 : Landmannalaugar – Jour 1

Le réveille sonne, c’est bien la première fois que notre réveille sonne depuis des semaines. Le côté inhabituel de la chose nous arrache du lit à toute vitesse. Nous avons une bonne heure devant nous pour les derniers préparatifs. Zazou a préparé du thé la veille qui est bien au chaud dans le thermos. Nous avons à peine le temps d’engloutir les restes de notre viennoiserie et de garer Bourriquet en dehors du camping que nous voyons le bus arriver. Nous voilà enfin en route pour le Landmannalaugar !

Le bus prend la route numéro 25 qui file au milieu d’un paysage vert, fait de petites collines et d’arbustes. Progressivement, ces collines se dégarnissent pour se transformer en dunes de sable clair parsemé de temps à autres de petites touffes d’herbe verte, puis, plus d’herbe du tout. Nous sommes à l’intersection avec la route nommée Landannahelir qui nous mènera à Landmannalaugar. Le changement de paysage est brutal. Nous basculons soudainement dans une nouvelle dimension pleine de vide ; un désert désolé de cendres volcaniques s’étend à perte de vue. Nous venons en fait de pénétrer dans l’un des nombreux déserts islandais qui nous transporte au milieu d’un cendrier noir géant. On se croirait dans un des paysages du seigneur des anneaux. C’est étonnant et on se dit déjà que le voyage valait la peine d’être réalisé. Les deux heures qui nous séparent du camp sont tout aussi surprenantes que le début.

Le chemin est une route F sur laquelle nous ne croisons pas de 4×4 dopés comme ceux que nous pouvons voir sur les sites touristiques. Nous y croisons même deux collègues de Bourriquet dont son frère jumeau : un T5 California gris immatriculé en Russie. Ils sont quand même rehaussés par rapport à la suspension d’origine. Le paysage apocalyptique est digne d’une des scènes du film « Le Livre d’Eli ». Ce désert géant laisse découvrir de temps en temps quelques formations de coulées de lave. Nous traversons ensuite ce qui semble être le lit d’une rivière, rougie certainement par la présence de fer.

Poursuivant sa route, le bus longe le lac de Frostastdavatn avant de prendre la F208 sur sa droite. Nous traversons un dernier gué, le plus impressionnant, et nous voila arrivés au campement !

Contrairement à ce que nous aurions pu penser, le camping ne déborde pas de touristes. Il y a certes plusieurs tentes déjà sur place, le terrain est caillouteux et ne semble pas très confortable, mais nous nous attendions à pire. Il est vrai que le camping ressemble plus à un camp de réfugiés, mais la beauté des paysages et l’originalité des lieux nous font vite oublier ces désagréments. En effet, le camping se dresse juste à la fin d’une coulée de lave, endroit assez atypique pour décider de monter des fondations et créer un refuge !

Aussitôt arrivés, Zazou et Tigrou s’attèlent à la tache ; il faut construire la maison pour les deux jours à venir. Zazou se chargera de délimiter les frontière de la forteresse avec des cailloux – il faut bien qu’il servent à quelque chose tous ces cailloux – pendant que Tigrou monte la charpente de la tente.

Nous nous dirigeons ensuite vers le point d’informations pour payer, nous procurer une carte, puis partir en vadrouille. Nous avons un bon contact avec le guide, et ce dernier nous oriente vers une marche « à la carte » qui devrait durer 8 bonnes heures. Notre randonnée sera une combinaison de différents circuits. Celle-ci démarre sur un sentier très fréquenté. Il s’agit aussi du départ de la fameuse marche de Laugavegur qui lie Landmannalaugar et Þórsmörk, ce qui rend le sentier très prisé par les marcheurs. Nous démarrons donc sereinement, allégés du poids de la tente et autres matériels que nous avons laissé au campement.

Plan des Randonnées

La première partie de la randonnée traverse le sud puis le nord est de Laugahraun. Un chemin serpente au milieu de coulées de lave déchiquetée recouverte par moment de mousse végétale. Un peu plus haut, nous pouvons aussi voir des fumeroles – et les odeurs qui vont avec – ainsi que des sources d’eau chaude bouillonnantes dans un paysage un peu similaire à Reykjadalur.

Nous devons traverser notre premier obstacle de neige pour nous rapprocher un peu plus de ce paysage sur-réaliste. Nous étions prévenus ; ici le terrain n’est pas facile et il y a encore des restes de neige. Mais de toute façon notre équipement est tout à fait étanche et nous permet de franchir ce genre d’obstacles sans encombres. Zazou après hésitation se lance et réussi à traverser, Tigrou quand à lui a le pied qui s’enfonce dans la neige et fait un gros trou dans le chemin. Rien de grave heureusement, nous pouvons poursuivre mais les randonneurs qui suivent devront sauter ou contourner le piège laissé par Tigrou.

Le chemin grimpe ensuite assez fort sur les hauteurs de Brennisteinsalda. Le terrain est pentu et glissant, et il y a de moins en moins de gens sur le sentier. Cela fait déjà une heure que nous marchons, et au détour d’un col le chemin nous mène d’un coup au milieu d’un paysage grandiose que nous qualifierons de préhistorique. Des montagnes vierges, avec des teintes rougeâtres et quelques dégradés de jaune se dressent autour de nous et nous encerclent. Nous avons une vue 360° sur ce qui semble être à première vu le lieu de la naissance du monde. On peut vaguement comparer au Mordor mais il n’est pas l’heure de chercher l’anneau!

Les paysages sont très diversifiés et c’est différent de tout ce que nous avons pu voir jusqu’ici, que ce soit en Islande, ou partout ailleurs. Nous poursuivons l’ascension sur un chemin escarpée vers Hrafntinnusker. Les marcheurs sont de moins en moins nombreux à s’aventurer si loin et c’est dommage car le paysage vaut clairement le détour. Nous bifurquons ensuite sur la gauche en direction de la montagne Skali juste avant d’atteindre le Hrafntinnusker. Nous quittons ainsi le chemin de Laugavegur et cette fois ci nous sommes vraiment seuls au monde au milieu d’un paysage hors du commun.

Nous traversons plusieurs passages enneigés et les piquets sont très éloignés les uns des autres. Il est parfois difficile de se repérer et il faut scruter au loin pour apercevoir les piquets. Nous gagnons en altitude et perdons en température. Les caprices de la météo islandaise ne sont pas anecdotiques car nous affronterons effectivement les 4 saisons tout au long de cette marche. Il fait tellement froid que nous ne nous attardons pas pour manger nos petits sandwichs. Le corps en étant statique redescend en température et augmente la sensation de froid et nous voulons éviter l’ « hypothermie ». Malgré tout, nous sommes contents d’avoir pénétré dans ce temple de la nature. Les paysages sont vierges et le silence règne, ce dernier à peine troublé par les craquements du sable sous nos pas.

Nous poursuivons notre marche très attentifs au silence et aux montagnes colorées qui nous cernent. Nous avons encore du mal à trouver les balisages, heureusement pour nous il pleut et le brouillard n’est pas assez épais pour nous obstruer la vue. Nous avons des bonnes montée d’adrénaline entre un piquet et l’autre ; il faut dire que le site à déjà fait une victime, un marcheur solitaire Israélien mort en faisant la randonnée de Laugavegur… Nous poursuivons notre chemin entourés de montagnes rouges, vertes, blanches, oranges et jaunes… Il se dégage du paysage l’impression que la Terre est toute jeune et que la vie en est à ses débuts. Comme nous disions plus tôt, nous avons le sentiment d’avoir été téléportés dans les temps préhistoriques. Cela ressemble fortement aux documentaires scientifiques relatant cette époque de la Terre. Nous nous attendrions presque à croiser quelques dinosaures au détour d’un col. A défaut de croiser ces lézards géants, nous pouvons apercevoir quelques fleurs arctiques qui sont venues se loger ici et là dans le sol sableux.

Un dernier passage nous mène sur la crête de Vorduhnukur et nous offre un magnifique panorama sur la vallée de Landmannalaugar. Vu d’ici on distingue clairement la coulée de lave qui s’arrête net, juste au pied du campement. Quelques frissons nous traversent le corps, et on redescend heureux et prudents au milieu des cailloux verts, violets et jaunes qui couvrent le terrain.

Après avoir traversés quelques ruisseaux, nous voila de retour au camping, la tête pleine de souvenirs inoubliables. Le Landmannalaugar nous a subjugué par la grandeur de ses paysages, et nous sommes contents de pouvoir en profiter encore le lendemain !

A notre retour il fait encore jour. Nous passons rapidement visiter le magasin qui se trouve curieusement dans de vieux bus américains, puis nous allons faire un tour du côté des sources chaudes où on peut se baigner. Le bassin grouille de monde et nous ne voulons pas nous mêler à la foule après une si belle journée. Nous irons préparer le souper avant de nous glisser dans nos duvets.

Objectif du lendemain : Explorer le sud de Landmannalaugar

Jour 66 : Landmannalaugar – Jour 2

Aujourd’hui nous nous réveillons de bonne heure. Quelques pompiers font le tour du camping à la recherche d’une française qui ne serait pas rentrée au campement hier … Nous espérons qu’ils la retrouveront. Nous allons essayer de profiter de la journée car notre bus repart à 18h. On enfile donc les chaussures de randonnée et nous nous dirigeons vers le départ de notre balade. Le guide nous à encore concocté un petit circuit sur mesure pour 5 bonnes heures de marche. Cela nous laissera le temps de rentrer pour le bus. Nous prenons tout de même nos précautions : tout sera rangé et à notre retour il ne restera plus que la tente à replier.

Notre aventure nous mène cette fois ci sur un terrain connu, du moins pour les 2 premiers kilomètres. Nous empruntons le chemin inverse que nous avons pris en bus la veille en arrivant, et nous bifurquons rapidement sur la gauche pour rejoindre un chemin pentu qui grimpe tout droit sur la montagne. Nous atteignons lentement les hauteurs, ce qui nous offre une vue panoramique sur le lac de Frostastadavatn. Par un effet miroir, la lumière projette les reflets des montagnes sur le lac et donne une très jolie vue d’ici. Nous pouvons aussi avoir sur notre gauche une belle vue sur le campement et sur la montagne verte où nous étions la veille. Le chemin est difficile, mais ne nous attardons pas sur ce sujet car comme disait notre guide « here, everything is difficult ! » Nous poursuivons notre ascension et nous rencontrons deux autres randonneurs Italiens avec qui nous ferons un petit bout de chemin. La balade nous offre de jolis panoramas sur les différentes montagnes et leurs multiples couleurs. Le décor devient jaunâtre et désertique ; le sol est jonché de cailloux mais quelques irréductibles touffes de fleurs ont réussi à prendre racine, reflétant ainsi la puissance de la nature.

Le chemin ne fait que monter et descendre ce qui rend la marche fatigante. Surtout quand ça descend, ça ne rigole pas ! Ça va tout droit et c’est très pentu ! Nous regrettons de ne pas avoir de bâtons sur certains passages difficiles. Nous avons cumulé de la fatigue avec la marche d’hier et le moindre faux pas sur ce terrain glissant pourrait avoir de lourdes conséquences. Nous contournons le col en longeant Suðurnámur puis nous redescendons en direction de Vondugil. La descente est tellement pentue que Tigrou ne tient plus le choc. Il a beaucoup sollicité ses genoux et la douleur commence à être difficile à supporter.

Il nous reste encore une bonne heure de marche si nous voulons finir notre circuit initial. Vu d’ici les montées sont aussi rudes que la descente glissante sur laquelle nous nous trouvons et Tigrou ne veut pas trop forcer sur ses genoux. Nous décidons alors de raccourcir notre boucle et redescendons sur la vallée en bas des gorges du Vondugil. Nous traversons la rivière et les champs marécageux de fleurs blanches (on dirait des fleurs de coton). Quelque dizaines de ruisseaux plus tard, nous voila au campement, nous arrivons en même temps qu’un orage qui n’a pas mis longtemps à se préparer !

Nous replions rapidement la tente et allons vite nous mettre à l’abri pour boire un thé bien chaud. Notre bus est là, il est temps de dire au revoir à Landmannal, à son guide, à ses montagnes, à ses couleurs ainsi qu’a son atmosphère absolument unique. Nous partons avec la ferme envie de revenir un jour pour y passer plus de temps et pourquoi pas faire la marche de Laugavegur.

Finalement, l’Islande ne peux pas se visiter en faisant uniquement le tour de la route 1. Tout comme les fjords du nord ouest, les hautes terres regorgent de secrets et de paysages aussi apocalyptiques que surprenants qui méritent que l’on s’y attarde. L’investissement dans un 4×4 est totalement justifié pour voyager ici.

Pour conclure, les avis que nous avions vu que ce soit sur internet ou sur les guides papier n’avaient pas complètement tort, mais ils n’avaient pas complètement raison non plus. Le terrain du camping est caillouteux ou boueux suivant les endroits, il faut donc avoir un bon équipement. Nous avons des matelas de marque « Exped » qui ne sont pas les plus chers du marché, et qui sont largement suffisants pour ne pas avoir mal au dos. Les températures peuvent être très basses dans la nuit alors il vaut mieux avoir un bon duvet. Zazou s’était vu offrir un Mountain Hardware très chaud (merci encore les copains!) et n’a pas du tout eu froid. Il est de toute façon indispensable d’avoir des équipements de bonne qualité en montagne.

Nous pouvons aussi discuter le prix du camping qui nous semble un peu élevé (2000 ISK), mais nous avons eu accès aux sanitaires qui étaient largement plus grand que plusieurs autres campings en Islande. Pour l’hygiène de ces derniers, cela dépend du moment où vous les utilisez. Nous avons assisté au nettoyage quotidien, celui-ci se fait au jet et au désinfectant. Il est donc difficile de faire mieux… Ce qui se passe c’est que une grande partie des touristes ne respectent pas les lieux (ni la nature d’ailleurs), il y a même des affiches expliquant qu’il ne faut pas monter sur les toilettes avec ses chaussures (malheureusement nous n’avons pas de photo de l’affiche mais si l’affiche existe c’est que des cas ont été recensés…). L’Islande à un peu de mal à maîtriser le flux grandissant de touristes qui vient chaque année. Leur solution semble être d’augmenter les prix afin de faire en sorte de n’accueillir que les plus fortunés d’entre eux. Malheureusement, les plus fortunés ne seront pas forcément ceux qui respecteront le plus la nature ni les installations… Nous pouvons déjà le noter ici à Landmannalaugar. Nous regrettons aussi que malgré le prix élevé du camping, nous n’ayons pas accès aux douches et qu’il faille payer les douches à part. Cela mérite effectivement d’être relevé mais lorsqu’on vient pour 48h on peut se passer de la douche et se laver à la lingette ou se contenter d’une petite toilette au lavabo. D’ailleurs, la plupart des refuges des Pyrénées n’ont pas les douches inclues non plus… Pour nous la douche se fera en récupérant Bourriquet au camping de départ. En effet, nous avions payé pour laisser la voiture, et comme les douches sont juste à coté du parking, nous en avons profité pour « emprunter » à nouveau une bonne douche chaude ! Il faudra essayer de faire en sorte que cela ne devienne pas une habitude !:-) Aussi chose importante pour les aventuriers qui prévoient d’aller à Landmannalaugar à part l’équipement classique Gortex, chaussures étanches… Des battons de randonnée sont indispensables si vous voulez vraiment profiter et ne pas vous déglinguer les genoux en deux jours !

Objectif du lendemain : se remettre de ces deux jours de marche.

Un commentaire sur “Débrief: Semaine 10 – Islande: L’ouest touristique et Landmannalaugar

  • Maritxu 5 septembre 2017 at 19 h 10 min Reply

    Zazou j’espère que tu as pris la recette du gâteau au skyr. J’en veux un à votre retour !

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